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Verticale du Domaine de Trévallon rouge.

Dégustation au Moulin à Vins le 13 mars 2015

Ce domaine provençal aujourd’hui bien connu des amateurs est établi sur 75 hectares.

Le sol est argilo-calcaire et l’implantation des vignes a été délibérément choisie pour assurer une fraîcheur relative lors de la maturation des raisins : exposition nord et conservation de bosquets dispersés avec les vignes. L’encépagement est constitué de 50¨% de Cabernet-sauvignon et de 50% de Syrah, la proportion varie peu d’un millésime à l’autre.Le premier millésime produit est le 1977 et l’on peut dire que le vin a atteint un niveau de qualité appréciable à partir de 1982. Nous lui attribuons un potentiel de garde de 15 ans,  plus long dans les bons millésimes.

Un grenache des Cévennes 2012 du domaine Gournier, frais et gourmand, met les dégustateurs en condition pour apprécier les sept millésimes retenus. L’auteur de ces notes vous en propose le jugement qui suit, non sans avoir noté les avis éclairés des huit amateurs présents.

Ordre de dégustation : 2008, 2004, 2010, 2000, 2001, 2007, 2012.









 

Trévallon rouge 2000.

Le vin séduit d’emblée par son arôme engageant de sauvagerie contenue, on décèle le sous-bois, la truffe et quelques senteurs animales. La bouche est harmonieuse, grasse, avec de la chair. La puissance est moyenne avec une bonne sensation de fraîcheur. Les tanins sont assez rustiques, la finale un peu sèche trahit une année chaude.

Trévallon rouge 2001.

Le bouquet se développe aussitôt, il rappelle le 2000 mais en plus incisif, plus frais. Des senteurs de fruits, telle la myrtille, font leur apparition. Une année plus fraîche favorise l’élégance, l’équilibre et une très belle finesse. Cette bouteille superbe a de la réserve, elle peut encore se développer car la bouche est longue et sans faiblesse.

Trévallon rouge 2004.

La faible maturité des raisins favorise l’acidité qui laisse progressivement place à un bouquet agréable. La bouche est plaisante et s’exprime assez bien. La dominante acide assurera de la longévité mais l’équilibre entre les diverses sensations n’est pas atteint, du moins à ce stade de vieillissement.

Trévallon rouge 2007.

Beau bouquet frais et ferme à la fois qui rappelle à certains l’orange sanguine. La bouche est équilibrée, mûre, onctueuse mais bien structurée. Des saveurs chocolatées et de réglisse surviennent progressivement. Le vin se distingue des autres par des arômes différents, il ne s’est non plus jamais refermé depuis sa mise en bouteilles. Une superbe réussite dans un millésime chaud.

Trévallon rouge 2008.

Le bouquet,  élégant mais un peu désarticulé, ne se développe pas complètement. La bouche est onctueuse sans être très concentrée. Il est vraisemblable qu’il faudra 5 à 10 ans avant d’atteindre le potentiel de cette bouteille.

Trévallon rouge 2010.

La couleur sombre trahit une grande concentration mais le bouquet ne se livre pas. En bouche tous les ingrédients d’une grande bouteille sont présents : matière, finesse, équilibre, longueur en bouche, tanins serrés. Ces qualités augurent d’un brillant futur mais il faut avoir la patience d’attendre que le vin s’ouvre dans quelques (?) années.

  Trévallon rouge 2012.

Un beau nez frais exprime le fruité de la syrah. La puissance est moyenne, l’équilibre obtenu par cette belle vinification est remarquable. Même si les arômes sont encore un peu exagérés ou trop volatiles, on apprécie la mûre, les ronces, le cassis. L’acidité, plus forte que celle des millésimes précédents, assurera une belle longévité.

Petit exercice en conclusion

A la fin de la dégustation, chaque participant a déclaré ses trois favoris, en voici la synthèse :

1.  2001

2.  2007

3.  2010


Le 2001 confirme l’excellence du millésime dans la moitié sud de la France. Le 2010 sera grandiose, on pouvait s’y attendre. Quant au 2007, il sera la preuve qu’un excellent vigneron peut toujours nous surprendre (en bien) dans les petites années.

 

@Michel Etienne pour "Le Moulin à Vins"